Bain de sang au Nicaragua
- Florian
- 1 sept. 2018
- 2 min de lecture
Petit pays de l’Amérique centrale, le Nicaragua fait face à une crise sociale fortement réprimée par le couple présidentiel Ortega depuis plus de 3 mois. Cette révolte populaire est le fruit d’une colère grandissante du peuple Nicaraguayen qui se sent de plus en plus délaissé face à un pouvoir exécutif ayant la main mise sur l’économie du pays. Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les conséquences de cette crise ? Explications
Daniel Ortega révolutionnaire ou escroc ?
Arrivé au pouvoir pour la première fois après avoir mené la révolution sandiniste (FSLN) en 1979, sa ligne politique semble avoir quelque peu dérivée. Garant d’une politique égalitaire participative calquée sur Cuba il était, dictateur totalitaire il est devenu. Plus rien ne l’effraie faisant taire un peu plus l’opposition à chaque élection et modifiant la constituion à maintes reprises pour lui permettre de rester au pouvoir. Rosario Murillo, vice-présidente (depuis janvier 2017) et épouse de Daniel Ortega aussi appelée « la Bruja » (la sorcière) est très investie dans la politique sociale (lutte contre la famine, pénalisation de l’avortement…), créant ainsi un cercle exécutif très restreint.
Comment en est-on arrivé là ?
Le 18 Avril 2018, le jour de la première manifestation contre la réforme des retraites et des cotisations sociales (abandonnée depuis) est le tournant de la protestation. Depuis, tout le pays s’est levé pour dénoncer les violences policières. Cette insurrection civique est le fruit d’une colère croissante de la population provoquée par nombre d’actions impopulaires : contrôles stricts des réseaux sociaux, construction d’un canal par des chinois…
Quelle est la situation ?
Aujourd’hui, on dénombre pas moins de 448 manifestants morts mais aussi des centaines de disparus et de prisonniers politiques bien souvent torturés. Pour autant la demande du peuple est simple : une démission du gouvernement Ortega. Mais, le dictateur de 72 ans ne l’entend pas ainsi et semble bien déterminé à rester au pouvoir. De nombreuses vidéos se sont rapidement propagées sur la toile montrant des scènes de désolation avec comme acteurs de jeunes citoyens désespérés par une police d’état toujours plus violente. Cette situation risque de fragiliser un peu plus l’économie de ce pays. Aussi, 19 000 Nicaraguayens ont déjà fait le choix d’immigrer vers le pays voisin le Costa Rica.
Que pouvons-nous espérer ?
L’Église, soutien du président, ayant un rôle de médiation entre le peuple et le couple présidentiel semble elle aussi changer son fusil d’épaule, condamnant les violences policières et demandant des élections anticipées d’ici 2019. Pour l’instant, aucune intervention étrangère n’est programmée dans le pays, même si Washington, l’Union européenne et le secrétaire général de l’ONU, se sont joints pour demander la démission du président. Daniel Ortega a affirmé vouloir rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat en 2021 malgré le chaos régnant dans son pays. D’ailleurs, s’il avait un dernier service à rendre à son peuple, ce serait de quitter ses fonctions le plus rapidement possible.
Florian CHEVALIER
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