top of page

Un système capitaliste à bout de souffle ?

  • Florian
  • 15 nov. 2019
  • 3 min de lecture

Il n’aura échappé à personne la multiplication de violents mouvements de révoltes dans notre monde ces derniers mois. Du Chili au Liban, les peuples se soulèvent pour faire entendre leurs revendications. Les origines de ces contestations sont certes différentes mais si l’on regarde de plus près, on est forcé de constater qu’elles partagent de nombreuses caractéristiques communes…




Le 17 octobre 2018, quelques 280 000 personnes se mobilisent sur les ronds-points de la France entière. Munis de gilets jaunes, unis derrière la même revendication : renoncer à la taxe carbone qui chaque jour ampute un peu plus le budget des plus modestes. Le projet est finalement reporté par le gouvernement mais le mouvement perdure. Pourquoi donc poursuivre chaque samedi voir même chaque jour l’occupation de ronds-points?


C’est à partir de ce moment que sont nées de nouvelles revendications mettant en lumière un profond mal-être de la société française. Une souffrance installée depuis longtemps, il aura fallu l’arrivée au pouvoir de Macron et quelques mesures creusant les inégalités pour faire déborder un vase déjà plein. Ajouter à cela son arrogance et son rapport au pouvoir, vous obtiendrez le parfait cocktail pour donner naissance à un mouvement social d’envergure. Juan Branco dans son ouvrage « Contre Macron » (octobre 2029) décrivait dès 2017 les prémisses de cette révolte, dressant un portrait très critique du président de la République. D’autres auteurs proposent des approches différentes pour mieux appréhender ce mouvement.

C’est le cas de Michel Onfray (philosophe de renommée) qui a consacré un livre entier aux gilets jaunes : « Grandeur du petit peuple ». Il oppose deux parties de la population rendant le conflit presque inévitable avec d’un côté, ceux qui exercent le pouvoir (l’élite) et de l’autre, ceux sur qui le pouvoir s’exerce (le peuple). Ce rapport de force inégale s’est entretenu au fil des siècles laissant transparaître une division toujours plus importante. Ces deux auteurs s’accordent unanimement à dénoncer cette bipolarisation sociétale devenue intenable.


Ces mêmes évènements anodins sont à l’origine de mouvements de contestations devenus violents dans le reste du monde. Au Chili, le gouvernement décidait d’augmenter le prix du ticket de métro de 1€ mettant le feu au poudre dans une population étranglée par un coup de la vie toujours plus élevée. Très rapidement, les slogans s’attaquèrent au président chilien Pinera accusé de mener une politique libérale dévastatrice. Le mouvement, comme celui des gilets jaunes, s’est accompagné d’une rude répression alimentant le sentiment anti-gouvernemental. Le processus semble s’apparenter à une spirale sans fin, les protestants s’organisent pour mieux contrer le pouvoir.


Les luttes sociales ont donc un enjeu majeur dans notre société. Mais elles restent étroitement liées à la lutte écologiste qui a connu ces derniers temps de profonds changements. En effet, le système libéral dans sa forme actuelle et son fonctionnement basé sur des indices ne permettent en aucun cas de mettre en évidence les dégradations parfois irréversibles faites à notre environnement. Les indicateurs tel que le PIB se révèle même obsolète ne prenant point en compte les externalités négatives produites par les acteurs économiques. Les conférences climatiques se succèdent sans réelles avancées… Face à l’incapacité de la communauté internationale à trouver un consensus, le mouvement écologiste s’est progressivement radicalisé. « Extinction Rebellion » (mouvement écologiste international) retranscrit pleinement cette nouvelle expression de la colère par la désobéissance civile. En réalisant des actions toujours plus spectaculaires et symboliques, cette organisation cherche à susciter l’indignation collective face à l’inaction climatique.


Les perspectives à venir pour notre environnement sont loin d’être rassurantes alimentant les théories les plus pessimistes. Pablo Servigne s’impose en théoricien d’un nouveau courant de pensée la « collapsologie ». Pour lui, le constat est assez simple, notre société se dirige inévitablement vers l’effondrement. La société industrielle que nous connaissons aujourd’hui, d’après cette pensée, va causer sa propre disparition. Cela peut paraître marginal mais cette théorie, prend de plus en plus d’importance.


Ces évènements ne peuvent nous laisser indifférents, ils conduisent à remettre profondément en question le fonctionnement de notre société à la dérive et d’un système économique arrivé à sa limite. Les régimes démocratiques qui ,jusqu’à présent, se voyaient couronnés d’une certaine stabilité se voient progressivement fragilisés face aux nouveaux défis sociaux-environnementaux. Le bien-être de la population est un enjeu majeur dans les décennies à venir. Il dépendra de notre capacité à reconstruire une société plus juste et plus respectueuse de l’environnement pour pérenniser l’humanité.


Florian CHEVALIER

 
 
 

Comments


  • Facebook Black Round
  • Google+ Black Round
  • Tumblr Black Round
bottom of page